La 1ère grève de l’usine Citroën d’Aulnay. Mai 1982
L’usine Citroën d’Aulnay-sous-Bois ouvre ses portes en 1973. C’est une usine de montage, moderne, utilisant une main d’œuvre peu qualifiée, en majorité immigrée. Les méthodes de direction sont dures, autoritaires, et la répression antisyndicale, permanente.
En avril 1982, au cours d’une altercation, un cadre dit à un ouvrier immigré, qu’il ne serait jamais qu’un esclave. Arrêt immédiat de l’atelier ; la grève s’étend très vite. 4000 OS (ouvriers spécialisés) occupent le parking et les alentours de l’usine où seuls restent direction, cadres et quelques non grévistes.
Le mouvement dure 5 semaines, dirigé par la CGT (dont les responsables locaux sont des travailleurs marocains) et soutenu par les villes environnantes, (repas, organisation, venue régulière du bibliobus de la ville d’Aulnay-sous-Bois…)
Les grévistes revendiquent des augmentations de salaire, la dignité et la liberté syndicale mais aussi la possibilité d’exercer son culte religieux à l’intérieur de l’usine.
Fin mai, la direction cède et réintègre les dirigeants du mouvement licenciés. Ils sont les premiers à pénétrer dans l’usine le 1er juin 1982, jour de la reprise du travail, suivis par l’ensemble des travailleurs brandissant leur carte syndicale.
L’usine est aujourd’hui rasée.
The first strike at the Citroën plant in Aulnay. May 1982
The Citroën plant in Aulnay-sous-Bois opened its doors in 1973. It is a modern assembly factory, using a low-skilled workforce, most of whom are immigrants. Leadership methods are harsh, authoritarian, and anti-union repression is permanent.
In April 1982, during an altercation, an executive told an immigrant worker that he would never be anything more than a slave. Immediate stop of the workshop; the strike spreads very quickly. 4000 OS (skilled workers) occupy the car park and the surroundings of the factory where only management, executives and a few non-strikers remain.
The movement lasts 5 weeks, led by the CGT (whose local leaders are Moroccan workers) and supported by the surrounding cities, (meal, organization, regular visit of the library bus from the city of Aulnay-sous-Bois. . . )
The strikers demand wage increases, dignity and freedom of association, but also the possibility of exercising their religious worship inside the factory.
At the end of May, the management ceded and reintegrated the dismissed leaders of the movement. They were the first to enter the factory on June 1, 1982, the day work resumed, followed by all workers holding their union cards.
The factory is now razed to the ground.