À propos

André Lejarre.

 

Je suis né juste après la fin de la guerre, dans un village du centre de la France,

J’ai fait des études de cinéma et de sociologie, rêvant de faire des films, entre fiction et documentaire, ( je me souviens des cours de Jean Rouch ou d’Henri Lefebvre ) et Je commence la photographie en 1970 pour réaliser mes mises en scène du monde. Et essayant toujours dans mon travail photographique de lier critique et célébration du réel.

Je participe en 1985, avec Alex Jordan et Noak Carrau, à la création du bar Floréal.photographie, un lieu d’aventure artistique, un lieu de mélanges, un lieu de réflexion sur la création et la diffusion des photographies. Pendant 30 ans, je participe à son animation, jusqu’à sa fermeture en juillet 2015.

Mes photographies ont été à de nombreuses reprises montrées à l’occasion des Rencontres Internationales de la Photographie d’Arles (1991, Nord-Sud, 1993, La Grande Nuit) et du Mois de la Photo à Paris (2006, Paris centre Ville ? , 2008, Retour en Lorraine).

Mon dernier livre, Africaine (Éditions Créaphis), avec un beau texte de l’écrivain sénégalais Boris Boubacar Diop, réunit mes photographies réalisées pendant 20 ans dans le village de NDioum au Sénégal.

Je pense que faire des photographies est utile, comme une façon de participer à la mémoire du monde.

Il s’agit de vivre, d’ouvrir les yeux, de faire des images, simplement.

Photographier madame et monsieur Tout Le Monde.

Photographier la vie comme elle va, et quelques fois, souvent, elle va mal, avec mal au dos, mal à la tête, mal aux mains, car on le sait bien, travailler fatigue.

Photographier les lumières que nous traversons, nos rêves et nos réalités, car nous avons rêvé de changer la vie, de changer le monde, un joli programme, toujours d’actualité.

Photographier le bonheur ou le malheur de vivre, d’être là, rien à dire sinon que nous sommes vivants et qu’il y a tant de forces qui nous éclatent, nous brisent, nous usent, nous divisent, nous poussent les uns contre les autres, on sait que la nature a horreur du vide, donc bravo les beaux parleurs, les champions du bonneteau.

Ne rien oublier, au milieu du flot d’images qui nous envahit et nous submerge. Se glisser entre leurres et illusions, entrer au coeur de nos cités et regarder nos vies.

Ne rien oublier, de nos rêves d’enfance et d’adolescence, de nos bonheurs, de nos colères.

Ces quelques photographies réunies des années 70 à aujourd’hui, essaient de parler de nous, de notre monde qui n’en finit pas de changer, de nos combats.

Ces photographies sont chacune comme une tentative, tentative de dire, tentative de décrire, de chanter, tentative de trouver et donner du sens.

Avec le beau rêve de partager ses photographies, comme on partage un repas.

et en anglais:

I was born just after the war in a village in the centre of France.

I studied cinema and sociology, dreaming of making films, somewhere between fiction and documentary, (I remember the classes given by Jean Rouch or Henri Lefebvre) and I took up photography in 1970 so as to create my own vision of the world. And in my photographic activity, I always tried to criticize as well as celebrate life as I saw it.

In 1985 along with Alex Jordan and Noak Carrau, I participated in the creation of the bar Floréal, a place of artistic adventure, a place where diversity was encouraged, a place of reflection on the creation and dissemination of photography. Over 30 years, I participated in running the bar Floréal until it closed in July 2015. My photos have been exhibited on numerous occasions, including the Arles International Photography Encounters (1991), North-South (1993), Night work (1993), the Month of the Photo in Paris (2006), Paris City Centre, Back to Lorraine (2008.).

My latest book ‘Africaine’ (published by Créaphis), with a beautiful introductory text by the Senagalese writer Boris Boubacar Diop, brings together 20 years of photos taken in the village of NDioum in Senegal.

I think that taking photographs is a useful activity. It’s a way of participating in constructing a memory of the world.

You just need to live, to open your eyes and to take photos. That’s all!

Take photos of Mr & Mrs Everybody.

Take photos of life as it is and sometimes, often, things aren’t great, what with backpain, headaches, pains in your hands, because as you know working tires you out.

Take photos of the light that you meet, of our dreams and our realities, because we have dreamed of changing life, of changing the world – an interesting agenda that is still topical.

Take photos of the happiness and the misfortunes of life, to be there, just as a reminder that we are alive and that there are so many elements that break us, that wear us out, that divide us, that create friction among us. We know that Nature abhors a vacuum so bravo to the smooth talkers and the fraudsters.

So as not to forgot, in the midst of the flow of images that invades and submerges us. Slide between the illusions and the traps, go right into the built-up areas and look at our lives.

So as not to forget our childhood dreams, our moments of happiness and anger.

My photos from 1970 up to today try to speak about us, about our world, which never ceases to change, about our struggles.

Each of my photos is an attempt, an attempt to say, an attempt to describe, to sing, an attempt to find and to make sense.

Along with a deep-seated dream to share my photos, like you would a meal.