Le hasard est camarade,
il chante il caresse,
vous lui tournez le dos, il s’invite aussitôt et vous pince les fesses
tsss tsss,
vous croyez trouver, il vous souffle dans l’oreille quelque grossièreté,
vous croyez maitriser, l’ennui se glisse,
le hasard est vagabond, et la photographie est son enfant.
Ainsi, le rectangle, ou le carré, de la photographie se remplit d’histoires, et le monde est inépuisable!
(Cela fait penser à Hamlet, après sa rencontre avec le spectre de son père : « il y a plus de choses au ciel et sur la terre, Horatio, que dans toute ta philosophie »).
Et le hasard d’un appareil défectueux, un appareil panoramique .
Le photographe sortant du laboratoire, effondré, découvre sur son film le chevauchement des images.
Il décidera de jouer avec ces cafouillements de l’appareil, une sorte de bégaiement, et tentera de les apprivoiser, chevauchements, transparences, superpositions….
Son goût de photographier les manifestations s’y trouvera multiplié, avec leur énergie, leur chant, leur force. Les luttes obstinées, les rêves sans cesse renouvelés viendront nourrir le photographe et son reste de romantisme.
Les premières amours: l’envie de faire du cinéma. Cette envie de raconter des histoires se retrouvera, hasardeuse, dans les séquences choisies dans les accidents de la pellicule. Peut-être une tentative de faire entrer le passage du temps dans le rectangle de la photographie.
Êtres humains, nous descendons aussi du songe. Les formes jouent avec nous autant que nous jouons avec elles. Nous avançons à tâtons les yeux grands ouverts et le camarade hasard nous embrasse dans le cou.
Toujours le hasard, bon camarade: Un jour d’automne, en 2008, un vol d’oiseaux migrateurs traverse le ciel, en silence. Il dessine presque un A suivi du signe +.
Le photographe triche un peu et ajoute trois oiseaux, copiés-collés, sur son ordinateur.
Attendons le printemps, quelle lettre, quel mot dessineront ils à leur retour ?
Et quels visages mettrons nous alors derrière les masques, ou les images floutées de ceux qui nous étouffent ?
Au hasard, hier, 21 novembre 2020. Paris. Place des Droits de l’Homme.
Philippe Bissières
Nov 22, 2020 at 16 h 45 min
Merci André. Que l’appareil fonctionne ou dysfonctionne, peu importe en fait. L’important est de le « voir ». Voir ce qui (se) passe dans l’image. Question de regard. Choisir de nous le montrer, c’est le révéler, le revendiquer. Et c’est magique, au sens où le hasard est un formidable metteur en scène. Comme le photographe d’ailleurs… Amitié !
Hélène Lemaire-Bergounioux
Nov 22, 2020 at 18 h 07 min
Merci pour ce beau cadeau dont on n’a pas envie de refermer le paquet.
Patrick Legrand
Nov 22, 2020 at 18 h 08 min
Déjà, toutes ces compressions hasardeuses sont superbes, mais la dernière photo froide, franche et grillagée de la place des Droits de l’Homme, ce 21 novembre 2020, en ces temps de Darmanin, deux, un, deux, un, deux, un, deux, un, deux, un, deux… à droite, droite… fait exploser les sens…
Octavio Espirito Santo
Nov 22, 2020 at 19 h 21 min
De cafuillage en cafuillage jusqu’a la REVOLUTION! Bien camarade continue!!
Michel BREISACHER
Nov 22, 2020 at 21 h 34 min
Bonsoir André, Heureux de te savoir toujours actif et ‘croyant’ en l’avenir. Pourvu que nous soyons, nous aussi, à la hauteur d’objectif. amitiés et bonne continuité
Jean-Yves
Nov 22, 2020 at 21 h 51 min
Bonjour André, merci pour ces nouvelles via ces images! Beau et profond, comme souvent!
Philippe Rauscher
Nov 23, 2020 at 8 h 28 min
Merci André pour ces images toujours chargées en sentiments. La dernière reste malheureusement inquiétante. Affection de nous tous.
Guillaume CHOCU
Nov 23, 2020 at 9 h 36 min
Merci André pour ces belles photos. J’aime bien voir la fusion, ça donne un bel effet de matière. Bonne journée. Amicalement.
Catherine Gégout
Nov 23, 2020 at 9 h 38 min
Merci André, c’est un bonheur, tellement vivantCatherine Gégout
fabre sylviane
Nov 23, 2020 at 9 h 50 min
au hazard des rencontres, j’ai rarement vu autant de tendresse et de belle lucidité… il a chez toi, la trace d’un Prévert, d’un Doisneau. c’est immensément riche d’émotions… tes récits sont beaux, sensibles généreux comme tes photographies. j’aimerais tant pouvoir les diffuser plus largement mais plus personne n’ouvre sa boîte mail désertée comme nos boîtes aux lettres. nous voilà tous réduits à l’état de rhizomes et il est difficile d’en percevoir la beauté des fleurs. merci.
marie claude quignon
Nov 23, 2020 at 9 h 50 min
Merci André c’est fort et beau
Valérie Pinard
Nov 23, 2020 at 9 h 52 min
Très beau. Profondément un hymne poétique à la lutte.
Thierry Sarfis
Nov 23, 2020 at 10 h 39 min
Merci André. Ces images troublantes issues de l’humeur de ton appareil nous aide à réfléchir à la construction historique de notre point de vue esthétique. Amitiés.
LARMANOU
Nov 23, 2020 at 10 h 59 min
Je suis heureux et fier que pendant des années tu aies offert ton talent pour illustrer À la Une le bulletin municipal de la ville de Gisors jusqu’en 2014
Merci
A bientôt pour une rencontre en battant le pavé à Paris
Amitiés
Marcel LARMANOU
Fredo
Nov 23, 2020 at 11 h 16 min
Magnifique. belle idée. bien réalisée. C’est frais. Ça ouvre des perspectives nouvelles et on en a bien besoin. Bravo andré.
françois mairey
Nov 23, 2020 at 11 h 30 min
Ce beau présent de mots et d’images est un réel plaisir. Grand merci André le talentueux
Daniel Dalbéra
Nov 23, 2020 at 13 h 19 min
Bonjour André, Bravo et merci pour ce cadeau
Daniel Dalbéra
Eric LARRAYADIEU
Nov 23, 2020 at 14 h 32 min
Merci André pour ces nouvelles hasardeuses mais toujours tendres, militantes et profondément humaines. Bien à toi Éric
JULIEN AUBRUN
Nov 23, 2020 at 14 h 55 min
Bravo André, c’est magnifique !
Francesca Dal Chele
Nov 23, 2020 at 15 h 47 min
Poésie, réflexion, engagement. Haut les coeurs, les amis! Merci André – tout cela fait du bien.
steen
Nov 23, 2020 at 19 h 16 min
Dejlig at høre fra dig, dine skøre tanker er meget sigende- Håber at se Catherine og dig næste år med kørlighed og venskab Steen
admLeJ4rre
Nov 23, 2020 at 20 h 08 min
We do everything we can to come and visit you,
lots of friendships,
André
A. BARRY
Nov 24, 2020 at 1 h 31 min
Mon cher ami André, cette série le hasard ma fait un rappel de mes début de photographe, je me souviens une fois, j’ai faisais de photo dans une cérémonie de mariage en 1995 à Ndjamena dont je suis le photographe officielle. J’avais une petite appareil marque « Yachica Lens 38mm manuel », a cette époque il n’y avais pas de laboratoire photo à Ndjamena. Donc j’ai envoyé le pellicule au Nigeria voisin pour le faire développer et ce au bout d’une semaine que les photos. Ce là que j’ai découvert que mes photo son comme tes photos de ta (série Le Hasard). Dans chaque photo il y’a plusieurs images déçus en même temps et j’étais le seul photographe qui a photographier ce mariage. les mariés, leurs familles et leurs amis. Comme tu connaissais les Tchadiens je te laisse imaginé ce qui mon fait ce jour là…
Alors que c’étais mon Yachica qui a fait une panne et moi je ne savais pas.
Félicitation mon cher André.
MILOT Chloé
Nov 24, 2020 at 9 h 41 min
« Le hasard fait bien les choses »; souvent je l’ai cru et je me sens confortée dans cette opinion avec cette galerie de photos que j’adoooore !!! Merci André
Paul Pinchon
Nov 24, 2020 at 10 h 47 min
Et c’est où cette chance de voir qui d’avance m’enchante ? Grand merci à toi pour la si belle aventure poursuivie et pour longtemps.
Paul Pinchon
Nov 24, 2020 at 11 h 14 min
Grand merci André pour l’aventure qui se poursuit et ce si bel enchantement de voir.
Marie-Hélène Marzin
Nov 25, 2020 at 11 h 58 min
Merci pour tes photos
Michel Séméniako
Nov 27, 2020 at 17 h 58 min
Les hasards du panoramique nous entraînent dans tes rêves éveillés et nous immergent dans l’histoire vivante, bravo André, ne lâche rien!
Bernard Baudin
Nov 28, 2020 at 0 h 48 min
Cher André, j’entends encore le bruit du balayage de ton panoramique « Horizon » qui balbutiait et livrait à la fin cette bande d’un mètre cinquante de photos imbriquées… Mais où vais-je couper ? Te disais-tu… Les ciseaux du photographe un peu cinéaste et beaucoup poète tranchent dans ce qui n’était déjà plus du réel. Ton regard nous fait du bien, les mots qui l’accompagnent sonnent ou dissonent comme ce jazz que tu aimes tant. Une bien belle partition ! Encore !!!…
Éric MADELAINE
Nov 28, 2020 at 3 h 30 min
Merci André !
Y a pas…….. photo ! Tout cela, textes et images, est complètement Toi !
La poésie y est à chaque fois présente. Chacun chacune sont autant de clins d’œil complices. Chacun chacune sont autant de battements de cœur chargé.s d’émotion.s.
Merci André !
AMITIÉ !
Éric MADELAINE
Nov 28, 2020 at 3 h 32 min
Je rajoute tellement à complètement.
Mirella Rosner
Déc 8, 2020 at 19 h 27 min
merci pour ta générosité poète voisin ami André